Serre bioclimatique du Grand Potager de Lauris

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Retour d’expérience sur la serre bioclimatique du Grand Potager de Fontenille, en Luberon, 3 ans après sa réalisation. Sebastien Dutherage, son concepteur, analyse ses points forts, et nous éclaire aussi sur des améliorations possibles.


Appelée aussi « serre solaire passive », la serre bioclimatique s’inscrit dans une démarche environnementale et durable. Ses composants et sa configuration l’isolent afin de réduire les pertes thermiques. Ainsi, elle stocke l’énergie solaire durant la journée et la restitue la nuit ou lors de séquences nuageuses. Par exemple, la nuit en hiver, la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur peut atteindre jusqu’à 20° à certains endroits de la serre. La convection naturelle des flux d’air laisse entrer l’air extérieur par des ouvrants le long des bords de la serre en bas et les faisant s’échapper sur toute la longueur du faîtage au point le plus haut de la serre, ce qui évite les surchauffes. Le tout automatisé à l’aide de vérins thermiques qui ne consomment pas d’énergie. La bonne isolation des murs vers l’extérieur et la présence d’une lame d’air dans les plaques de polycarbonate du toit, conserve la chaleur dans la serre. La paroi sud est transparente (ici en verre) pour que les rayons du soleil pénètrent dans la serre. Pour recueillir un ensoleillement optimal et un maximum d’énergie solaire, l’inclinaison de cette paroi est de 65° par rapport à l’horizontale, c’est-à-dire quasiment perpendiculaire aux rayons du soleil d’hiver. La paroi nord, constitue l’espace de stockage, qui permet de conserver les récoltes au frais. Toute la face nord de la serre est composée d’un mur fortement isolant. Cela a pour effet de maintenir la chaleur dans la zone serre au sud et inversement de maintenir fraîches les zones de stockages au nord nécessitant des températures basses. Une chambre froide située à cet endroit permet de diviser la consommation d’énergie par 3. Un système de collecte et stockage de l’eau de pluie sert pour l’irrigation des plants. Au-delà de l’intérêt de ne pas gaspiller cette ressource naturelle captée de facto par le toit, l’eau de pluie est la meilleure eau d’irrigation (ph neutre, pas minéralisée, pas de polluants, pas de chlore, pas de germes…). Elle est aussi bien adaptée pour les traitements bio pour les pulvérisations de purins et biodynamiques. La collecte et stockage dynamique de l’eau de pluie assure un stockage thermique par inertie de la chaleur du jour et la restitue la nuit en période froide. L’intérêt de cette technique est qu’elle s’adapte aux saisons. En effet, en période chaude lorsqu’on doit éviter les surchauffes, l’eau stockée durant l’hiver est graduellement utilisée et/ou vidée, aussi, les conteneurs ne chauffent plus la serre en été. Des stores occultant laissent passer le rayonnement d’hiver qui chauffe le stockage d’eau en journée tandis qu’en été ils ombrent ce dernier. On a ainsi un meilleur contrôle de la température.


Dans cette deuxième video, Sébastien établit un bilan de la serre après 5 ans d’utilisation.

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